Avant-propos
La politique belge en matière de développement international subit de profondes transformations.
Dans l’élan des Objectifs de développement durable, nous définissons dans de nombreux domaines une nouvelle approche et endossons un leadership international, avec pour mot d’ordre l’innovation.
La Belgique joue un rôle de premier plan dans le domaine de la numérisation et du développement. Sous son impulsion, l’Union européenne a décidé d’accorder désormais une place de choix aux technologies numériques dans le cadre de sa politique de développement.
La Belgique a adhéré au Partenariat global pour les données sur le développement durable, une coalition de pays, d’entreprises et d’ONG qui utilisent les données (data) pour mettre en œuvre les Objectifs de développement durable. Dans notre pays, nous avons approuvé en septembre la note stratégique Digital for Development qui pose les jalons numériques de notre politique de développement. Et en novembre, le Prix Digitalisation pour le développement a été remis pour la première fois à des projets de développement prometteurs dans le domaine du numérique.
Le lien entre le secteur privé et le monde du développement a aussi été abordé en 2016. La vision du nouvel Agenda 2030 pour le Développement durable est tellement globale que l’implication du secteur privé est un facteur décisif pour son succès. En juillet, la Chambre des représentants a approuvé le projet de loi qui ouvre le capital de BIO aux investisseurs privés. Ils pourront désormais aussi porter les investissements de BIO qui sont toujours axés sur la croissance économique locale et la création d’une importante plus-value dans les pays en développement. À l’automne, plus de 80 partenaires ont signé la Charte belge SDG. Il est positif de voir que les entreprises privées, les organisations publiques et la société civile se rejoignent pour adhérer aux Objectifs de développement durable et les intégrer. Ce partenariat doit à présent être concrétisé sur le terrain dans les années à venir dans des domaines comme la numérisation, les soins de santé et l’entrepreneuriat durable.
Lors du Sommet humanitaire mondial à Istanbul, la Belgique et le Comité international de la Croix-Rouge se sont donné la main pour créer un instrument de financement innovant, le premier Humanitarian Impact Bond (HIB) qui réunit des bailleurs classiques et des investisseurs privés pour financer la construction de centres de revalidation physique dans des zones touchées par les conflits et la violence.
Un vent de réforme souffle aussi sur la coopération non gouvernementale. La nouvelle loi sur la Coopération belge au développement, entrée en vigueur fin juin 2016, opère une concentration géographique beaucoup plus nette, mise sur une meilleure coopération et instaure une simplification administrative.
Ces réformes doivent avoir un effet de levier en termes d’impact sur le terrain et de résultats. “C’est l’innovation qui fait la différence entre un leader et un suiveur”, a dit un jour Steve Jobs. Il est clair que le Belgique entend plus que jamais faire preuve de leadership dans sa politique de développement international et la seule façon d’y parvenir réellement sera de continuer à reformer dans les années à venir.
Alexander De Croo Vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au Développement